Que doit proposer une bonne formation en animation 2D et 3D ? Elle doit être suffisamment généraliste pour offrir une vision large de l’ensemble de la chaine de compétences, mais aussi permettre d’acquérir une spécialisation pointue démontrable sur une bande démo.
Généralement, les gros studios préfèreront un profil spécialisé, alors que les petites entreprises en marketing, VR, publicité opteront plutôt pour des profils généralistes.
Au vu de l’évolution de l’industrie de l’animation, les profils recherchés aujourd’hui vont être davantage spécialisés que généralistes. En effet, l’exigence des studios et le niveau des productions demande une compétence forte dans un domaine spécifique.
Que doit contenir une bonne formation ?
➔ Des cours de dessin, avec les matières suivantes :
- Perspective
- Anatomie/morphologie
- Volume
- Couleur et lumière
- Composition
- Un enseignement solide en culture artistique et histoire de l’art
➔ Un parcours de formation qui enseigne les matières dans un ordre calqué sur la chaîne de production :
- Pré Production : Design (personnages, décors, props), Concept Art, Storyboard
- Production : Modélisation, Rigging, Animation, Texture, Lighting, Rendu, Gestion de Projet
- Post production : Effets spéciaux et Compositing, Montage, Étalonnage, Son et Musique
➔ Un apprentissage poussé de spécialités :
Le temps réel avec Unreal, le rigging, Houdini, les CFX, l’animation 3D, le layout 3D…
➔ Des ordinateurs suffisamment nombreux pour que chaque élève dispose d’une machine à temps plein. Ces ordinateurs doivent être modernes, accessibles à distance avec Teradici ou Parsec, et équipés des logiciels utilisés dans l’industrie :
- Blender
- Houdini
- Maya
- ZBrush
- Resolve
- Nuke
- La suite Adobe avec Substance
➔ Des enseignants professionnels, en lien avec l’industrie. Ils sont les garants d’un savoir actualisé et forment une porte d’entrée vers les studios car ils peuvent aider à trouver des stages, voire des premiers emplois.
Ces enseignants professionnels doivent être encadrés par une coordination efficace afin que leurs cours s’inscrivent dans un programme cohérent et équilibré, ponctué par des exercices, de la théorie, des dates de rendu etc.
Il faut donc que l’école dispose d’un/des coordinateurs à temps plein, et qui connaisse parfaitement le milieu de l’animation et des VFX.
A cet égard, il est bon de se renseigner sur le passé récent de l’école : un turnover important des coordinateurs ou des enseignants peut être le signe d’un dysfonctionnement interne et causer une perte de qualité de l’enseignement.
Le rachat récent de l’école peut également interroger : la rentabilité économique va-t-elle désormais primer sur la pédagogie ?
➔ Un réseau informatique moderne, entretenu par un spécialiste réseau (IT). Le parc de machines doit être pris en charge par un spécialiste des logiciels, et l’école disposer d’une render farm (petit parc de machines dédiées au calcul) ou, a minima, d’un logiciel de répartition de calculs comme Smedge.
➔ Des temps de travail en autonomie (sans aucune supervision, ni professeur, ni assistance) limités. Les productions, projets de film et travaux de fin d’année, doivent être supervisés par des enseignants et des professionnels.
➔ A partir de la deuxième année, le travail en groupe est à privilégier car les métiers de l’animation sont des métiers de collaboration.