Le lighting artist est un peu l’équivalent de l’éclairagiste au cinéma. En animation 3D, son rôle est de placer des lumières dans les scènes de façon à donner une ambiance lumineuse, une direction de lumières et d’ombres.
➔ Pour réaliser son travail, il dispose d’une grande variété de lumières : des lampes qui éclairent localement à la façon d’une ampoule, des lampes qui se comportent comme des spots, des lampes qui imitent la lumière du soleil… En combinant ces différents éléments, le lighting artist imprime un « style visuel » et recrée des ambiances. La scène doit être inquiétante ? Une lampe dirigée du bas vers le haut sur le visage du personnage va créer des ombres très marquées et faire ressortir les yeux de façon surnaturelle. La scène se passe pendant un coucher de soleil romantique ? Le lighting artist va alors utiliser des lumières orangées, accompagnées d’ombres bleutées.
«Illuminer les personnages et les décors»
➔ En animation 2D, c’est un peu différent. Le travail d’éclairage revient plutôt au coloriste, qui va « peindre » la lumière directement, en l’intégrant dans les couleurs des personnages et des décors.
➔ La lumière n’existe que lorsqu’elle se diffuse sur de la matière. Le lighting artist va donc travailler en proche collaboration avec le surfacing artist, mais aussi avec le compositeur, qui vient juste après lui dans la chaîne de production. Le lighting et le compositing interviennent tout à la fin : donc s’il y a du retard quelque part, cela retombe sur eux ! Il faut donc avoir une bonne résistance au stress.
Observation et patience
Le métier de lighting artist demande également un grand sens de l’observation et beaucoup de patience car, même si les temps de calcul tendent à se réduire, il est nécessaire d’attendre que l’image finale soit calculée avec précision pour pouvoir apprécier le rendu exact de l’éclairage. Ce n’est pas le cas de certains métiers comme animateur ou modeleur, où l’on peut travailler avec des images sans éclairage, voire sans texture.
➔ C’est un métier qui valorise l’expérience : des années sont nécessaires pour avoir un très bon aperçu de toutes les spécialités en jeu dans les effets visuels. Même si l’expérience est importante, il faut s’auto-former régulièrement pour rester « dans la course » : tout évolue très vite au niveau de la technique, du matériel et des logiciels.
Témoignage
Jean-Paul, Lighting artist à Montréal« J’ai découvert le métier de lighting artist un peu par hasard : alors que je m’intéressais à l’univers de la 3D, j’ai appris qu’un ami travaillait chez Duboi, studio d’effets spéciaux basé à Paris. Je lui ai demandé si je pouvais visiter ses locaux. Là, j’ai compris que c’était exactement ce que je voulais faire ! J’aimais bricoler des images dans mon coin, sur Photoshop. J’ai envoyé une démo au service de recrutement et obtenu un stage. Petit à petit, j’ai appris le métier, avec des gens très compétents. Après la journée au studio, je continuais le soir sur mes projets personnels pour apprendre la 3D. De fil en aiguille, j’ai évolué : matte-painting, rotoscopie, puis 3D et éclairage. Dans les années 1990, on pouvait se former comme ça, sur le tas. Il n’y avait que très peu d’écoles. Je connais même un livreur de pizzas qui est devenu un excellent compositeur ! Progressivement, j’ai travaillé sur plusieurs films et gravi les échelons. Mon premier film en tant que superviseur 3D a été « Amélie Poulain ». Une expérience géniale ! Ensuite, je suis parti à Londres puis à Montréal, où j’ai trouvé un équilibre entre une bonne qualité de vie et un travail stimulant. J’ai travaillé comme responsable de l’éclairage, c’est-à-dire de la création de l’ambiance, pour des films comme « Rocketman » ou « Paddington ». Ce que j’aime dans ce métier ? Recréer une ambiance lumineuse réaliste, qui corresponde parfaitement au plan tourné et étalonné ».