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CG Sup, VFX Sup

    Métiers : CG Sup, VFX Sup

    Le CG Sup ou Computer Graphic Supervisor

    C’est un métier récent, apparu en réponse aux besoins de l’industrie lorsque les images de synthèse se sont démocratisées.
    En effet la production de films ou séries 3D ne se fait pas sans problèmes : temps de calculs interminables, fabrication séquentielle qui interdit les retours en arrière, besoin d’anticipation important, en résumé la 3D est un outil extraordinaire mais contraignant.

    ➔ le CG sup est un spécialiste capable de comprendre les problèmes et les enjeux de la chaine de production 3D. Il connait très bien les « pièges » de la 3D, et sait comment les contourner. C’est un métier qui demande une grande expérience dans la production de films ou séries 3D. Il doit également avoir un regard artistique, un « oeil », se tenir au courant des avancées technologiques

    ➔ Il sait également manager une équipe et répartir les taches.

    Témoignage :
    Hatem, CG sup à Los Angeles


    « J’ai été très intéressé par les ordinateurs dans les années 1980, j’avais un Atari ST et j’ai fait partie d’un groupe de demo makers, nous faisions de la programmation, notre objectif était d’afficher les graphismes les plus sophistiqués possible en exploitant au maximum les capacités de l’ordinateur. Dans ce groupe, certains passionnés d’image m’ont parlé de Supinfocom (aujourd’hui Rubika) qui était à l’époque l’une des seules écoles de 3D. J’y ai été admis et après la première année, j’ai cherché du travail pour financer la suite (la formation se faisait en deux ans). J’ai eu alors un rendez-vous chez Cryo Interactive, une société de jeux vidéo. Ils cherchaient quelqu’un pour faire un plan d’effets spéciaux réalistes dans lequel un hélicoptère traversait une baie vitrée et la faisait exploser. C’était compliqué pour l’époque, on utilisait des logiciels peu élaborés par rapport à ceux aujourd’hui. Je ne savais pas si j’en étais capable mais j’ai dit oui… et ils m’ont embauché. C’était nouveau pour eux comme pour moi, et j’ai énormément appris. Finalement, je suis resté quatre ans dans cette société et je n’ai jamais fait la seconde année de Supinfocom.
    Puis au sein de Cryo, quelqu’un m’a parlé d’une société à Los Angeles : Method Studio. Ils cherchaient des artistes 3D. Par l’intermédiaire d’une relation, mon nom a circulé là-bas. Un jour, ils m’ont appelé et m’ont proposé de m’embaucher à temps plein, or je ne pensais pas du tout partir aux USA, j’étais en train de m’installer à Paris. Alors ils m’ont proposé de venir travailler un mois chez eux, juste pour voir. Ça m’a beaucoup plu ! Le climat, les gens souriants, l’enthousiasme, l’accueil, le professionnalisme, la simplicité des rapports au travail… J’ai décidé d’y rester au moins un an. C’était en 2001 et je vis toujours aux USA !
    Tout en restant généraliste, mon travail a évolué vers la direction artistique et le design. J’ai capitalisé sur le fait de pouvoir mener un projet de A à Z en y insufflant un design que je souhaite poétique, onirique, voire abstrait, qui est devenu ma marque de fabrique. Je travaille surtout sur des publicités. En général on m’embauche en tant que superviseur pour donner une direction narrative et visuelle au sein d’une équipe assez technique. Aujourd’hui, j’ai envie d’explorer plus avant ce type de narration, j’ai écrit plusieurs courts-métrages que j’aimerais réaliser en m’inspirant des domaines qui m’intéressent comme la mode, l’art moderne, la danse, les matières… »

    le VFX Sup ou superviseur d’effets spéciaux

    Ce spécialiste doit maîtriser les notions de tournage, de caméra, de focale, d’éclairage, et il doit très bien connaître les techniques 3D afin de diriger l’équipe de tournage sur la partie spécifique des effets spéciaux. Un tournage sur fond vert demande par exemple un certain type d’éclairage afin que la couleur verte du panneau ne se diffuse pas trop dans les cheveux des acteurs, ce qui est difficile à corriger. Il faut également prendre des mesures sur le plateau de tournage, afin de pouvoir reconstituer le décor en images de synthèse par la suite aussi fidèlement que possible.
    Le travail d’effets spéciaux repose sur la reconstitution de la réalité, il demande donc une grande précision et une grande technicité, associée à un regard qui se rapproche de celui du photographe. Le superviseur d’effets spéciaux a un pied dans le monde du tournage réel et l’autre dans le monde de l’animation 3D. Il est le lien entre les deux, le garant de la vraisemblance de l’image finale.
    Il est souvent en charge du budget et du planning des plans à effets.

    Témoignage :
    Stéphane Nazé, VFX superviseur à Montréal
    www.linkedin.com/in/stephanenaze

    J’ai fait mes études à Supinfocom (Rubika aujourd’hui), où j’ai réalisé avec des amis un court-métrage qui a remporté un prix au festival Imagina. J’ai eu alors une proposition d’emploi chez BUF Compagnie,que j’ai acceptée. À cette époque, il y avait peu de studios d’effets spéciaux, lorsqu’un film sortait, on savait qui en avait conçu les effets car chaque studio avait des compétences particulières (l’un savait faire de l’eau réaliste, l’autre des créatures, etc.). Aujourd’hui, les meilleurs artistes circulent dans les studios du monde entier, du coup le savoir-faire s’est diffusé, homogénéisé, et la différence se fait plutôt sur le pipeline de travail. Par ailleurs, on sous-traite un certain nombre de tâches à l’étranger car la quantité d’images à produire est devenue considérable. Il existe maintenant en Inde d’excellents studios d’effets spéciaux avec lesquels nous travaillons. Montréal est devenue une capitale des VFX car la main-d’oeuvre y est moins chère qu’à Londres, les logements sont encore accessibles, la qualité de vie est excellente et géographiquement, c’est le carrefour entre l’Europe et Hollywood.
    Beaucoup d’artistes viennent s’installer ici et des écoles s’implantent, en lien avec des studios. À condition d’être motivé, c’est un bon endroit pour démarrer.
    Le point commun entre tous les passionnés qui réussissent est qu’ils apportent quelque chose de personnel. Ils savent que ce n’est pas l’outil qui est important, mais l’œil. Je conseillerais donc de se cultiver, d’apprendre à analyser une image, de comprendre ce qui y guide l’œil par exemple, pour se lancer dans ce domaine.

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