L’industrie de l’animation évolue très vite, avec des outils / logiciels qui subissent une obsolescence rapide, ce qui implique de se former en permanence.
➔ C’est un secteur dans lequel être polyvalent et avoir des compétences artistiques offre la garantie d’une bonne employabilité.
➔ Les métiers de l’animation sont des métiers de collaboration : techniciens et artistes ont besoin les uns des autres pour avancer.
➔ Avoir un bon relationnel, savoir communiquer et faire preuve de souplesse est donc indispensable.
Les compétences techniques
Le secteur de l’animation suit une évolution tellement rapide qu’il est nécessaire de se former en permanence.
Par exemple, tel moteur de rendu qui faisait l’unanimité est subitement remplacé par un autre plus performant… Certains logiciels « libres » se diffusent dans les studios de production, aux détriments de programmes très performants, mais chers. A chaque fois, il s’agit de s’adapter.
Les avancées technologiques ont un impact sur les métiers, dont certains sont apparus suite à la création de tel ou tel nouveau logiciel. A l’inverse, une technologie obsolète peut entrainer la disparition de certaines spécialités, à l’exemple de la stéréoscopie (technique qui permet d’afficher du relief grâce aux lunettes distribuées dans les cinémas).
Pour durer dans ces métiers, il est donc important de se tenir au courant, de faire de la veille technologique.
Les compétences artistiques
Si la technique est importante, le logiciel ne fait pas tout. Un professionnel de l’animation doit être capable de comprendre la vision du réalisateur, de s’adapter à son univers, d’identifier les enjeux artistiques du projet, mais aussi d’être force de proposition.
➔ Travailler dans ce domaine demande « d’avoir un œil », ce qui nécessite une bonne culture visuelle. Plus on se nourrit de références culturelles et artistiques, plus les propositions de designs, d’animations ou de couleurs que l’on fera seront pertinentes. Ne l’oublions pas : les métiers de l’animation empruntent à de nombreux genres comme le design, le mouvement, le rythme, la musique, la couleur…
➔ Savoir dessiner est important, même si dans certains métiers ce n’est pas indispensable. En effet, pour expliquer ce que l’on veut faire, un dessin même sommaire est toujours d’un grand secours. La pratique du dessin favorise également le sens de l’observation, très important dans ces métiers. Utile, la pratique du dessin devient incontournable dans certains métiers : design, animation 2D ou story-board.
L’important est de se mettre au service d’un projet, d’une vision artistique et de travailler pour la mise en œuvre de cette vision même si ce n’est pas la sienne… Il faut donc savoir « s’effacer » au profit du projet et mettre parfois son ego de côté !
Les qualités humaines et relationnelles (ou soft skills)
➔ L’animation est un travail de collaboration, qui demande des qualités humaines : capacité à travailler en équipe, curiosité, ouverture d’esprit, diplomatie, patience… Fabriquer un film demande entre un an et demi et deux ans. Au cours de leur carrière, les professionnels de l’animation sont donc amenés à changer souvent de studio, de collègues, d’ambiances de travail. Il faut donc s’adapter et laisser un bon souvenir si l’on souhaite être recontacté pour de futurs projets.
Le travail se fait généralement en open space, il faut donc du respect pour les collègues, contrôler son humeur et son énergie.
➔ En animation, être patient et humble sont deux autres qualités appréciables. En série, on ne crée guère plus de 6 à 10 secondes d’animation par jour ! Fabriquer des effets spéciaux est très long, et certains plans qui ont nécessité des mois de travail se retrouvent parfois coupés au montage… Tout ceci demande donc de la patience, de la minutie et une bonne dose d’humilité.
Patience mais aussi efficacité : l’animation est une industrie. Il faut donc être productif, apprendre à gérer les priorités, être rigoureux, rester calme malgré la pression et organiser son temps de travail.
Les compétences linguistiques
➔ Parler anglais est aujourd’hui indispensable dans l’animation. L’interface de la plupart des logiciels est en anglais, et il est souvent nécessaire de communiquer par mail avec des sous-traitants ou partenaires en Inde, au Canada ou ailleurs.
➔ Savoir bien rédiger, en français et en anglais, est également « un plus ».
En résumé
Les métiers de l’animation sont au croisement de deux spécialités : ni complètement dans l’art, ni seulement dans la technique. C’est un entre-deux qui demande de la créativité, de bonnes capacités relationnelles, de méthode et de la rigueur, des compétences artistiques, des compétences techniques, une spécialisation et de la polyvalence, maitriser l’anglais, savoir résister à la pression et enfin s’adapter à différents projets… et à différentes personnes.
Cela peut paraitre beaucoup ! En réalité, toutes ces compétences s’acquièrent au fil du temps, production après production. Pour se lancer, il suffit d’éprouver un réel attrait pour ces métiers et avoir envie de progresser pour y trouver sa place.
Témoignage :
Lana Tankosa, coordinatrice pédagogique à The Animation Workshop, Danemark
Mon conseil aux étudiants qui souhaitent se lancer ? Apprendre à dessiner, car c’est l’outil essentiel qui permet de s’exprimer. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de place pour ceux qui ne dessinent pas ! Mais c’est un bénéfice important qui permet d’exprimer ses sentiments ou de raconter des histoires visuellement.
Puis je conseillerais d’apprendre à recevoir des critiques sur son travail : retirer un bénéfice de critiques d’artistes qualifiés est une manière essentielle d’apprendre, de progresser, c’est une compétence précieuse en production. Enfin savoir communiquer (exprimer son point de vue mais aussi écouter) est essentiel. Cette qualité est indispensable dans cette industrie qui repose sur le travail en équipe. À ce propos, vous pouvez être très bon en communication même si vous êtes plutôt introverti. Soyez curieux, ne vous limitez pas à l’animation : lisez, visitez des musées, voyagez, imprégnez-vous des images que vous aimez et du style. Constituez-vous une banque d’images qui vous plaisent. Puis créez votre réseau, pendant les festivals, en suivant des artistes ou des sociétés,en faisant des stages. Le stage est souvent la porte d’entrée pour le premier emploi.