Dans les métiers de l’animation et des effets spéciaux, on rencontre essentiellement deux types de contrats :
➔ le CDI (Contrat à Durée Indéterminée) qui concerne essentiellement les postes liés à la production, au financement, à l’encadrement (la direction, les juristes, les responsables du marketing, de la gestion du studio ou de la logistique – soit les métiers qui ne sont pas directement liés à la fabrication, donc peu de monde, seulement environ 14% des employés -).
➔ le CDDU (Contrat à Durée Déterminée d’Usage) qui concerne les métiers de la fabrication. Ils donnent accès au statut d’intermittent du spectacle (86% des effectifs en 2021 d’après la dernière étude Audiens, accessible ici).
Le CDDU est prédominant car les entreprises de ces secteurs ont une activité de type « projet » : un film va monopoliser de nombreuses ressources pendant un temps donné (il faut 2 à 3 ans pour fabriquer une série TV ou un film) et au sein de ces ressources on va trouver des métiers qui vont intervenir de façon ponctuelle : les scénaristes au début, les modeleurs et textureurs pendant la phase de pré-production, l’étalonneur à la toute fin du projet. Rares sont les sociétés qui peuvent embaucher ces spécialistes en CDI puisqu’il leur faudrait enchainer les projets pour les occuper en permanence, or le financement des projets d’animation est très long.
Une fois leur mission terminée, les salariés intermittents doivent donc chercher un autre engagement. En fonction de leur expérience, de la qualité de leur réseau et de l’activité économique du moment cela se fait plus ou moins vite. Le statut d’intermittent permet alors de toucher une indemnisation par Pôle Emploi pendant cette période de recherche, à condition d’avoir effectué 507 heures de travail salarié dans les derniers 10 mois.
➔ Les règles liées à ce statut sont assez complexes et il existe un guide très bien fait pour aider les intermittents : Guide de survie de l’intermittent.
S’il est parfois complexe, le statut d’intermittent présente aussi des avantages : en travaillant pour plusieurs studios, sur différents projets, on étoffe son réseau et on diversifie ses compétences. Outre l’aide financière, ce statut offre aussi une certaine liberté pour, par exemple, prendre du temps et développer un projet personnel entre deux productions. Son inconvénient tient bien sûr à la précarité qui l’accompagne et à l’insécurité qu’on peut ressentir entre deux missions. C’est également un statut mal aimé des bailleurs de logements. En contrepartie, il existe une solidarité importante entre les intermittents et on trouve par exemple des groupes Facebook d’entraide pour trouver un appartement, du travail, du matériel, ou des conseils pour les démarches administratives.
Le «permittent» : ni permanent, ni intermittent
Certains gros studios font face à une activité suffisamment importante pour conserver un grand nombre d’intermittents presqu’en permanence. On leur a trouvé un surnom : les « permittents », contraction de « permanents » et d’« intermittents ». Ils enchaînent les projets dans la même société et progressent ainsi pendant plusieurs années sur des films ou des séries. Cette situation est assez confortable et se rencontre relativement souvent dans les métiers de l’animation. En effet, un studio doit enchaîner les projets pour vivre et, lorsque c’est le cas, il est bien plus facile de conserver des collaborateurs qui connaissent déjà la société, sa culture, ses directeurs de production, voire ses logiciels « maison ».
Les autres statuts
➔ De plus en plus de nouveaux entrants sur le marché se déclarent comme auto entrepreneur. Ceci fait suite au fait qu’il n’est pas toujours aisé de faire ses heures d’intermittent lorsqu’on démarre, et le statut d’auto entrepreneur permet de facturer, d’être payé et de cotiser aux différentes caisses sociales.
➔ Indépendant : le statut de travailleur indépendant, assez répandu parmi les illustrateurs, vous permet également de facturer et de cotiser aux différentes caisses (sécurité sociale, retraite…). Les cotisations sont plus élevées qu’avec le statu d’auto entrepreneur, ce qui implique de facturer des montants plus élevés.