Dans le domaine de l’animation, le monteur / monteuse intervient à deux moments essentiels :
➔ Lors de la fabrication de l’animatique (version du storyboard enrichie du son, des voix des personnages et de la musique), qui est, en somme, une première version du film. Le rôle du monteur / monteuse est alors de créer de nouveaux plans, d’en supprimer, ou d’imaginer une autre façon de raconter une séquence. En accord avec le réalisateur et avec l’aide du storyboarder, certains plans sont donc modifiés, d’autres sont dessinés.
➔ Lorsque les images ont été finalisées après le compositing. Le rôle du monteur / monteuse est alors de dynamiser l’ensemble du film : accélérer une séquence, améliorer les raccords, changer la position de certains plans dans l’ordre du montage… A cette étape, il existe une moindre marge de création car, à la différence d’un tournage en prise de vue réelle, on ne fabrique qu’une prise d’un même plan, à la bonne longueur.
Un rôle clé pour donner du rythme au film
Dans l’animation, le montage commence à l’étape du story-board. On agence images, plans et séquences de manière à écrire le film visuellement, puis on fabrique une bande-son temporaire afin de véhiculer les émotions voulues. Une fois validé, ce montage part en production. Lorsque les images sont finalisées, le montage reprend afin de renforcer le rythme de chaque scène.
Le monteur / monteuse travaille en étroite relation avec le réalisateur afin de conduire le film dans la direction souhaitée, en respectant la vision du réalisateur. Il possède un bureau à part afin de pouvoir s’isoler et travailler avec le réalisateur sur le son sans déranger le reste de l’équipe. Le rôle du monteur / monteuse est essentiel puisqu’il consiste à dynamiser le récit, créer du rythme et des émotions, renforcer le sens de la narration. C’est un travail qui se rapproche de la réalisation.
➔ Ce métier implique d’être efficace et flexible. Il est important de développer un intérêt soutenu pour l’image, le son et la narration, en plus de posséder un solide bagage technique.
Témoignage
Fanny, monteuse chez Illumination
https://www.linkedin.com/in/fannybens/« L’animation est entrée dans ma vie au hasard d’un stage. Je suivais des études de réalisation mais, en 2ème année, j’ai bifurqué vers le montage qui me convenait mieux. Une fois dans la vie professionnelle, j’ai commencé à travailler comme assistante avant de passer chef monteuse sur des séries d’animation, puis de réaliser une transition vers le long-métrage d’animation. Cela a pris du temps : j’ai commencé comme seconde assistante. Ce métier est un peu frustrant en termes de prise de décision, mais extrêmement enrichissant et utile pour comprendre la complexité de l’écriture d’un long-métrage. Au sein de la même entreprise, je suis ensuite passée première assistante. Il faut savoir que, dans le domaine du cinéma, le salaire varie beaucoup entre le second assistant monteur et le chef monteur. La production d’un film pouvant durer plusieurs années, le monteur est assuré de travailler pendant une longue période. En série, il travaille à l’épisode et doit donc jongler avec son planning. Dans tous les cas, des conventions collectives existent pour assurer un salaire minimum, ce qui est une bonne chose ! Accepter un travail en dessous de ce salaire minimum revient à pénaliser toute la profession. Le plus difficile est de trouver son premier emploi. Il faut persévérer et rencontrer les équipes : il est parfois plus important d’avoir un bon contact avec elles qu’un CV à rallonge ».