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Storyboarder/Storyboardeuse

    Un scénario est un objet littéraire : il faut donc le « transcrire » en images pour en faire un film. C’est ici qu’intervient le storyboarder.

    Sa mission ? Créer le film à partir du scénario

    Le storyboarder a un rôle essentiel dans la chaine de production de l’animation. Son travail consiste à dessiner le scénario sous la forme d’une suite d’images dans lesquelles il va déterminer les angles de caméra, le rythme du récit, les attitudes des personnages… Il peut également apporter des gags, de la tension, choisir de raconter sous forme de flash-back, utiliser des procédés comme le ralenti, l’accéléré… Au cinéma, il est possible de tourner sans story-board : le réalisateur effectue plusieurs prises, puis sélectionne au montage celles qui conviennent le mieux. En animation c’est impossible car cela coûterait trop cher. Il est donc nécessaire de déterminer au préalable de quelle manière chaque scène sera filmée.

    Un travail de haute précision

    Le storyboard permet de visualiser ce qu’il faudra fabriquer plan par plan et de trouver les techniques les plus adaptées. Il se fait directement sur tablette graphique au moyen d’un logiciel qui permet d’ajouter du son, les voix des personnages, les bruitages et même du rythme grâce au montage. Une fois terminé ce travail prend le nom « d’animatique », c’est une première version du film. L’ensemble est dessiné en noir et blanc, les décors sont succincts mais il s’agit bien là de la maquette du film.
    À la manière d’un plan pour un architecte, c’est une étape extrêmement importante, qui va déterminer tout le reste de la chaîne de production.

    Côté compétences, le storyboarder doit avoir un bon coup de crayon, rapide et précis, puisqu’il lui faudra dessiner chaque plan. Pour les films en 3D le storyboader dispose des décors modélisés, il peut donc « cadrer » en 3D dans le décor avant d’y ajouter au dessin les personnages. On l’aura compris : il ne doit pas être fâché avec l’informatique puisqu’il travaille beaucoup sur ordinateur. Autonome, il doit être capable de respecter des délais et de travailler en équipe avec le réalisateur, les 3D artists…

    Extrait de story-board : « Le jardin des glaces », série Nils Holgersson.


    Témoignage :
    Céline, storyboardeuse

    « Mon travail ? Mettre en scène une histoire d’après un scénario. Je détermine les cadrages, dessine les actings (gestuelles) des différents personnages, mets en place les effets spéciaux et les ambiances nécessaires. Je donne ainsi le premier rendu visuel de l’épisode dont je suis en charge. Je commence par un premier découpage brouillon puis je développe et fais valider par le réalisateur et le chef board. Storyboarder un épisode de 11 minutes nécessite approximativement 4 semaines de travail.
    J’ai toujours dessiné et comme je suis une grande amatrice de bandes dessinées, je voulais me lancer dans ce secteur. J’ai donc rejoint l’école Pivaut de Nantes qui forme à l’animation, la BD et l’illustration. La bande dessinée étant à l’heure actuelle un milieu difficile, que ce soit pour percer ou être suffisamment rémunérée, je me suis dirigée vers l’industrie de l’animation où le story-board m’offre un bon compromis. Je m’approprie les histoires des autres en les dessinant de A à Z et le résultat final dépend de mes choix de mise en scène. J’ai également la possibilité de développer mes propres histoires.
    C’est un travail stimulant, parfois stressant et où il ne vaut mieux pas compter ses heures. Nous sommes d’ailleurs le plus souvent payés au forfait
    . Avant de s’engager sur un projet, il faut donc bien prendre en compte le salaire et la durée du contrat afin de négocier si les délais sont trop courts ».